Jonathan David

À Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, Jonathan cultive le pois chiche au sein d’une ferme familiale engagée en agriculture biologique. À travers son témoignage, il raconte son attachement au territoire, aux savoir-faire paysans et aux circuits courts.

1. Qui êtes-vous et où se situe votre ferme ? S’agit-il de terres familiales, en reconversion, ou auparavant non exploitées ?

Je m’appelle Jonathan. Ma ferme est située à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume, dans le Var. C’est une ferme familiale, voisine de celle de mes grands-parents, qui en sont toujours les propriétaires. À l’origine, elle était exclusivement viticole. Je me suis installé il y a une dizaine d’années, après un BTS en viticulture-œnologie. J’ai commencé uniquement avec de la vigne, puis je me suis diversifié au fil du temps, en rachetant des terres et en reprenant différents fermages. Cela m’a permis d’ajouter progressivement des céréales et d’autres cultures à mon activité.

2. Sur quel type de terres cultivez-vous les légumineuses (friche, etc.) ?

Je cultive les pois chiches sur différentes parcelles autour du village de Saint-Maximin, selon les opportunités. Certaines de ces terres se situent non loin de Rougiers, une commune voisine connue pour ses sols volcaniques. Historiquement, le pois chiche s’y développe très bien. Ces terres sont particulièrement adaptées à la légumineuse.

J’ai aussi des parcelles sur des sols argilo-calcaires, typiques du secteur. Là aussi, le pois chiche pousse bien. Globalement, je choisis les emplacements en fonction de la qualité du sol et de l’historique des cultures, mais ce ne sont pas des friches ou des terres exclusivement dédiées aux légumineuses.

3. Pourquoi cultiver du pois chiche ici, en Provence ?

Le pois chiche, c’est une culture traditionnelle dans le village et plus largement en Provence. Historiquement, il a toujours été cultivé ici, dans la région méditerranéenne. C’est une plante qui s’adapte bien à notre climat, même si elle reste une production minoritaire. Aujourd’hui, on sent qu’il y a un retour d’intérêt pour cette culture, notamment avec le travail mené par Coopazur. C’est encourageant, et ça donne envie de continuer à la développer.

4. Comment le cultivez-vous (techniques, pratiques durables) ?

Je cultive mes pois chiches en agriculture biologique, en alternance avec des céréales comme le blé ou le seigle. Chaque année, j’alterne une légumineuse et une céréale.

Le pois chiche a une croissance particulière : il fleurit en continu. Tant qu’il a suffisamment d’eau et que les températures restent modérées, la plante continue de pousser et de produire. Actuellement, les premières fleurs apparaissent dans les champs. Elles donneront les premières graines, pendant que de nouvelles fleurs continueront à se former plus haut sur la plante.

 

Cette capacité à fleurir de manière prolongée fait que le pois chiche résiste bien à la sécheresse. Même lors d’années difficiles, il produit toujours quelque chose, même si les rendements sont moindres.

5. Comment valorisez-vous votre production de pois chiche ?

Je vends tout en local. C’est une petite production que je commercialise principalement dans des commerces de proximité, comme des épiceries ou des magasins à Saint-Maximin. Le bouche-à-oreille fonctionne bien. Je n’ai pas de point de vente fixe à la ferme, mais les gens me contactent directement et je prépare les commandes.

Je propose du pois chiche sec, majoritairement en petits conditionnements avec des sacs de 500 grammes ou de 1 kilo. Si besoin, je peux aussi fournir des quantités plus importantes, en sacs de 25 kg ou en big bags.

Actuellement, je cultive 3 hectares de pois chiche. Mais si la demande continue à croître, je pourrais allouer davantage de terres aux légumineuses dans les prochaines années. Il existe un potentiel d’extension, en fonction des opportunités et des contraintes techniques.

6. Que représente la filière MaTerrae pour vous ?

C’est une opportunité de développer le pois chiche localement, en créant quelque chose collectivement. Cela permettrait de structurer une vraie filière autour de cette culture, avec du sens et des débouchés locaux.

Aujourd’hui, 3 à 4 hectares sont déjà alloués au pois chiche dans ma rotation. J’ai encore environ 35 hectares de céréales disponibles : cela représente un vrai potentiel d’extension. Si la filière se structure bien et que la demande est au rendez-vous, je pourrais doubler ou tripler les surfaces consacrées au pois chiche.

Truc & astuce du producteur

Le pois chiche ne s’arrête jamais de fleurir !

“Le pois chiche, c’est une plante qui fleurit en continu. Tant qu’il a un peu d’eau et pas trop de chaleur, il continue de produire. Les premières fleurs donnent les premières graines, et pendant ce temps, de nouvelles fleurs poussent plus haut sur la plante. Même en année sèche, il sort toujours quelque chose. C’est ce que j’aime dans cette culture : elle ne lâche pas prise.”